L’école d’Andilly est aujourd’hui le résultat d’un assemblage de bâtiments qui se sont agrégés au fil du temps, sans réelle logique d’ensemble si ce n’est des réponses à des besoins fonctionnels.
Ces stratifications successives ont rendu l’institution originelle peu lisible et ont abouti à un fonctionnement contraint et subi. Ajoutée à une évolution à la hausse des effectifs prévus, cette situation a conduit la communauté de communes du pays de Cruseilles à initier un projet de restructuration et d’agrandissement de l’école et de son site qui permette d’accueillir les enfants des communes d’Andilly et de St-Blaise dans un site pacifié et pleinement fonctionnel.
L’école d’Andilly dispose d’une situation tout à fait exceptionnelle.
Isolée du centre bourg, le site bénéficie d’une accessibilité aisée et profite d’un environnement naturel très qualitatif et d’une forte relation au grand paysage. Implantée dans la pente, l’école profite de vues dégagées au-dessus du vallon du Nant Trouble vers les contreforts du Salève.
Mémoire collective, l’école a accueilli des générations d’élèves au sein de ses murs, au gré des évolutions des enseignements, des populations, des transformations des modes de vie et des moyens de déplacements.
Fonctionnalité, intégration et mémoire sont les enjeux que nous avons identifiés et dont le projet est la matérialisation.
Le projet propose un fonctionnement optimum aux futurs utilisateurs avec un outil à la hauteur des élèves qu’il accueille, des standards de confort d’aujourd’hui et capable de répondre aux normes et règles en vigueur. Il s’appuie sur les caractéristiques physiques et culturelles du site dans lequel il s’intègre en assimilant les constructions antérieures et en réinterprétant les typologies locales et l’architecture des toits. Mais le projet est également l’occasion de remettre en avant l’histoire des lieux, portée par le bâtiment Jules Ferry originel, qui reprend une place majeure dans le dispositif.
Mais pour y parvenir le projet doit également composer avec des contraintes fortes :
- l’adaptation du programme à un contexte existant
- la topographie
- l’enveloppe budgétaire contrainte
- le fonctionnement ininterrompu de l’école pendant les travaux
Toutes ces contraintes représentent des données incontournables du projet qu’il s’agit de ne pas empiler ou subir mais bien d’assimiler pour former un projet cohérent et réaliste, nourrit de son histoire.
C’est le sens de notre proposition, qui articule les différentes entités du programme autour d’une circulation structurante de plain-pied. Fonctionnelle mais également support d’usages informels et collectifs, cet espace, lumineux et transparent, unifie et fabrique un paysage intérieur.
Il est le lieu du collectif, qui rassemble les différentes fonctions, relie les différentes époques et les individualités qui forment le commun.
images Piotr Banak