Les 96 arches du plat de l’air représentent un fragment important de l’aqueduc du Gier et constitue une étape essentielle dans le sentier du viaduc qui relie les différentes communes traversées par le viaduc.
Le projet s’inscrit dans ce parcours, plus vaste, à l’échelle du territoire et s’en nourrit pour proposer un projet sur l’ensemble du site, un cadre suffisamment fort pour permettre l’évolution du site à plus long terme.
Pour cela nous avons imaginé le site comme une étape sur le sentier des aqueducs, nous avons esquissé un chemin qui parcours le site du plat de l’air et permet de contempler et de comprendre les vestiges de l’aqueduc. Ce chemin s’appuie sur les caractéristiques du site et les qualités des différents lieux qui le composent, déjà aménagés ou en devenir : le parc arboré entourés des vestiges, le pré au Nord avec les vues lointaines sur Lyon (destination historique de l’aqueduc) et l’observatoire de l’autre côté de la route, où le futur office du tourisme apportera toutes les informations nécessaires à la compréhension de l’ouvrage.
La scénographie que nous imaginons fait corps avec le site afin de révéler l’objet d’étude en proposant plusieurs points de vue, qui offrent autant de visions du même objet, l’aqueduc, actuel ou passé, à travers l’œil du scientifique ou celui du poète.
Le sentier d’interprétation propose autant de points d’arrêt que de besoin de médiation (en fonction du programme muséographique) au travers de micro-architectures singulières qui mêlent des usages (jouer, se reposer, pic niquer…) à la compréhension du site et de l’aqueduc (observer, voire de haut, se repérer…), qui s’égrènent le long du parcours et invitent le spectateur à contempler et à agir en imposant une présence minimale au site, par leur intégration et leur intelligence constructive.
Parmi ces lieux, un en particulier condense les fonctions d’accueil et d’informations au public sur le site et son histoire.
La maison du tourisme est le point d’entrée du site et accueille les visiteurs, seuls ou en groupe et propose un point d’arrêt dans leur parcours. Il se situe en contrehaut du site, presqu’à la ligne de crête, de manière à échapper à la route et offre des vues à la fois sur le viaduc, et sur le grand paysage et les monts du Lyonnais.
La maison du tourisme est composée d’un ensemble de fonctions réunies sur un socle commun : un auvent pour abriter les groupes, une salle de réunion et une grande salle regroupant l’accueil du public, les informations touristiques et l’espace d’exposition.
A plus long terme, cette solution permettra d’adjoindre de nouvelles surfaces, dans de nouveaux corps de bâtiments en fonction des nouveaux besoins, en densifiant le socle commun.
La décomposition du projet en plusieurs édifices (2 aujourd’hui, 3, 4… demain) permet également d’assurer l’intégration du projet au site en réduisant l’impact par sa fragmentation, évitant de « concurrencer » l’aqueduc et respectant l’échelle des bâtiments ou installations du site, et en dialoguant avec les petites loges à proximité.
Formes autonomes, ces bâtiments composent des pavillons dans le parc que nous imaginons traverser la route, pour englober l’aqueduc sur une partie de son parcours.
L’espace d’observation représente le lieu principal de la maison du tourisme. Espace d’interprétation, il abrite les outils de médiation permettant l’accès à la connaissance au travers d’outils favorisant l’interactivité et l’expérience.
Ici la scénographie fait corps avec l’architecture, elle y installe son discours, dans un espace qui s’ouvre sur le site pour permettre un regard comparatif entre l’ouvrage réel qui s’offre au spectateur et l’ouvrage, objet d’étude, historique et scientifique.
La superposition de ces différentes strates de connaissance hiérarchise le discours et organisent la scénographie qui séquencera, en fonction du programme scientifique, les thèmes pour leur donner plus ou moins d’espace et de temps de contemplation.
Septembre illustration